Carnet du Québec en Liberté. Sherbrooke, les murs vous parlent.


CANTONS DE L’EST ou ESTRIE

De Nékitotegwak à Shrerbrooke.

Autrefois la rivière St François, affluent du St Laurent, constituait un axe de communication stratégique. Territoire de la nation Abénakis, Quelques années après l’arrivée des premiers colons, à la Grande Fourche (point de rencontre de la rivière St François et de la rivière Magog) Sherbrooke s’imposa comme un centre économique et commercial de première importance, à mi-chemin entre Montréal et les Etats Unis.

Aujourd’hui, Sherbrooke, surnommée « la Reine de des Cantons de l’Est » s’appuie sur ses deux universités et ses festivals pour se construire une nouvelle image.

Pour célébrer dignement le bicentenaire de la ville en 2002, la municipalité souhaitait redynamiser le centre-ville.

Artiste sherbrookois, fondateur et président de MURIRS, Serge Malenfant, se lance dans l'aventure. Micro en main, il récolte les témoignages des habitants dans la rue, au sujet de leur quartier.

Pour lui aucun doute:  "la plus grande scène, le meilleur terrain d’expression pour toucher le plus grands nombres de personnes c’est la rue." 

MURIRS (Murales Urbaines à Revitalisation d’Immeubles et de Réconciliation Sociale) est née. Il s’agit de réaliser des trompes l’œil architecturaux géants sur les murs délabrés ou autour de places laissées à l’abandon dans des quartiers populaires. Chaque année une nouvelle réalisation devra voir le jour. Au-delà du lien

social restauré entre les habitants et leurs quartiers, cet itinéraire enrichira l’offre historique, culturel et touristique de Sherbrooke.

Dès l’inauguration du trompe l’œil du bicentenaire en 2002, face du bureau du maire, la murale séduit les habitants.

Le mur devient l’image du quartier. Les personnages identifient des personnes qui ont existé.

Le lieu devient un point de rendez-vous, de détente, on s’assoit sur un banc pour lire le journal… Le lien se tisse entre la murale et le quartier pour s’inscrire dans la mémoire collective.

Depuis le bicentenaire, la ville a poursuivi sa collaboration avec MURIRS. Au rythme d’une œuvre par an,  la seizième murale  fut inaugurée en août de cette année. Le collectif artistique MURIRS qui regroupent des artistes de Sherbrooke et des invités venus de l’extérieur travaille déjà à la réalisation du numéro 17. Mais rien ne filtre concernant la future création.

Au-delà du talent artistique et de la beauté de toutes ces œuvres il ne faut oublier le travail de fourmi que cela représente. Depuis le repérage, la sélection du lieu, l’énorme documentation, les recherches, les multiples autorisations, les assurances, les diverses formalités et les croquis en 3D, neuf mois se sont écoulés.

La réalisation demande deux à trois mois supplémentaires . Il faut recréer les jeux d’ombres et de lumières, imiter les matériaux d’époque, composer avec le climat. Comme sur un chantier,  différents corps de métiers entre en action. Souffler une sous couche sur laquelle on appliquera la peinture, positionner des joints de dilatation pour l’hiver. Chaque artiste possède une spécialité qu’il met au service du collectif. Au final  un seul pinceau semble avoir recouvert le mur alors qu’une dizaine de personnes au moins interviennent. Depuis quelques années la participation du maitre portraitiste Denis Jacques, donne vie aux multiples personnages présents sur les trompes l’œil.


Sherbrooke, les Murs vous parlent du temps qui passe

Pendant ce mois d’octobre je vous propose de découvrir chaque semaine une partie de cet itinéraire au cœur de Sherbrooke. Un parcours unique en son genre dans toute l'Amérique. Voici les 4 premièrès murales.

Bicentenaire de Sherbrooke 2002, à proximité de l’Hôtel de Ville.

Avec le premier trompe l’œil réalisé pour le deux centième anniversaire de la ville, vous revivez un après-midi de juin 1902 avec vingt-trois personnages de l’époque.

Nékitotegwak, 2003, à proximité de l’Hôtel de Ville.

Là où les rivières Pskasewantek, (riviere Magog), Alsigontegw (riviere St François) se rencontrent. Ici le peuple du soleil levant passa comme passent les saisons. La mémoire des Abénakis traversa le temps jusqu’à aujourd’hui.

CHLT TV 50 ans à notre image. 2006, face au Musée de la Nature et des Sciences.

Première station de télévision bilingue à Sherbrooke, CHLT TV (Télé7) émet depuis 1954. Le monde de la culture et de la télévision sont réunis sur ce mural qui célèbre le 50ième anniversaire de CHLT TV.

100 ans Service des Gens, Centrale Frontenac, 2006, à proximité du Musée de la Nature et des Sciences.

Construite en 1888 sur la rivière Magog, la centrale Frontenac devenait dès 1908, propriété de la ville. La municipalisation de l’électricité, était née.



 Infos pratiques

 

MURIRS

(Murales Urbaines à Revitalisation d’Immeubles et de Réconciliation Sociale)

www.murirs.qc.ca

 

www.destinationsherbrooke.com

 

Vous pouvez télécharger l’application MURALIS pour dialoguer avec les murs